Pour Art Basel Paris 2025, Pauline Pavec, réputée pour redécouvrir des artistes féminines méconnues, est ravie de revenir dans le secteur Premise avec une exposition personnelle consacrée à l'artiste impressionniste Marie Bracquemond (1840-1916).
Après deux ans de recherches, la galerie a organisé une rétrospective personnelle spécialement pour Art Basel Paris, présentant des natures mortes, des portraits et des paysages impressionnistes typiques et rares, tous créés avant 1900, entre 1874 et 1895. À une époque où le monde de l'art est profondément engagé dans la réévaluation de l'histoire de l'art, Art Basel Paris est l'endroit idéal pour présenter des œuvres inédites de Marie Bracquemond.
Cette proposition s'accompagne de la publication par la galerie d'un essai sur le rôle pionnier de Marie Bracquemond au cœur de l'impressionnisme, dont la sortie est prévue à Art Basel Paris.
Marie Bracquemond est considérée, avec Berthe Morisot et Mary Cassatt, comme l'une des « trois grandes dames » de l'impressionnisme. Elle commence sa carrière artistique dans l'atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres et épouse le peintre Félix Bracquemond, qui fait partie des cercles d'avant-garde. Cette union la met en contact avec le monde de l'art moderne et, contre l'avis de son mari, elle adhère rapidement à l'impressionnisme. Elle expose pour la première fois avec le groupe en 1879 et participe régulièrement à leurs expositions jusqu'en 1886. Marie Bracquemond est particulièrement influencée par les figures marquantes du mouvement, telles que Monet, Degas, Manet, Sisley et Gauguin.
Malgré sa participation aux expositions impressionnistes et la grande qualité de ses œuvres, souvent saluée par les critiques de l'époque, Marie Bracquemond, comme beaucoup de femmes artistes de son temps, a été limitée par son sexe et les normes patriarcales qui prévalaient. Contrairement à ses collègues masculins, elle n'a pas eu l'occasion de capturer la vie urbaine trépidante qu'ils ont si souvent dépeinte. Elle s'est plutôt concentrée sur la vie moderne qui se déroule dans les espaces intimes de sa maison et des jardins de la Villa Branca. Ces sujets intimes ont été représentés de manière radicale à l'aide de couleurs vives, de coups de pinceau rapides et d'une technique proche de l'esquisse.
Marie Bracquemond cesse de peindre en 1890 sous la pression de son mari, gêné par sa liberté de création. Pourtant, Marie Bracquemond, symbole de résilience, a su affirmer sa vision du monde en défiant l'académisme de son mari et en assumant pleinement leurs différences esthétiques.
Si Berthe Morisot ou Mary Cassatt n'ont jamais été totalement perdues de vue, ce n'est pas le cas de Marie Bracquemond. Cependant, au cours de la dernière décennie, les institutions ont commencé à s'intéresser à des artistes autrefois marginalisés, ce qui lui a permis d'acquérir une certaine notoriété. En témoignent les nombreuses expositions présentant ses œuvres au Dallas Museum of Art, au Philadelphia Museum of Art, au Van Gogh Museum, à la Fondation Barnes et à bien d'autres, ainsi que les grandes expositions Paris 1874 : Inventer l'impressionnisme / Paris 1874 : The Impressionist Moment, organisée par Sylvie Patry, Anne Robins, Mary Morton et Kimberly Jones, au Musée d'Orsay à Paris et à la National Gallery of Art à Washington en 2024 et 2025.
La présentation des peintures de Bracquemond à Art Basel Paris dans le secteur Premise est une occasion rare de présenter, pour la première fois dans une foire d'art contemporain, un solo show exclusivement composé d'œuvres créées avant 1900 par une artiste féminine. C'est aussi une occasion unique de mettre en lumière le point de vue de cette artiste pionnière.
Plus de 150 ans après les premiers Salons impressionnistes de Paris, la présentation des peintures de Marie Bracquemond au Grand Palais, dans la ville qui a vu naître le modernisme et l'impressionnisme, est un symbole fort qui reflète les changements en cours dans le monde de l'art et dans la société. C'est une occasion unique de faire entendre la voix d'une artiste qui mérite vraiment d'être reconnue par un public plus large, tout en complétant le récit de l'impressionnisme.