Artiste français, Robert FILLIOU est né à Sauve (Gard) le 17 janvier 1926 et décédé aux Eyzies de Tayac (Dordogne) le 2 décembre 1987.
Poèmes. Installations. Assemblages. Pièces de théâtre. Jeux. Happenings. Envois postaux. L’œuvre de Robert Filliou a pris tout au long de sa vie des formes multiples, cherchant l’art et la poésie en tout, selon cette formule maintes fois reprise disant que «l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art», peut-être encore plus radicale lorsque Robert Filliou af rme : «ça ne fait rien si l’art n’existe pas, l’important c’est que les gens soient heureux».
L’histoire de Robert Filliou est celle d’une recherche. La recherche d’un artiste qui a voulu faire de sa vie son art pour dessiner une véritable proposition poétique pour la vie sociale et politique. «Poésie-action», «Territoire de la République géniale», «Principes d’économie poétique», «Poïpoïdrome», «Création permanente», Robert Filliou aime les systèmes, les concepts. Et dans le contexte des expérimentations artistiques des années 60 et 70, ses assemblages, pièces, écrits, jeux, lieux, vidéos et poèmes sont une utopie : il veut tous nous faire participer à son «rêve collectif», il invente des lieux d’échange et de création, il cherche la poésie partout.
Souvent associé au mouvement Fluxus, il n’a pourtant jamais fait partie d’aucun groupe. «Pas besoin de nom dans cette histoire», écrit-il d’ailleurs dans son «Histoire chuchotée de l’art». Pas de groupe, mais un «réseau éternel», où gurent ses amis, les artistes Daniel Spoerri, George Brecht, Jean Dupuy, Marcel Broodthaers, Joachim Pfeufer, le poète Emmet Williams, et bien sûr sa femme, Marianne.
Né à Sauve dans les Cévennes en 1926, il entre en résistance en 1943, puis part après la guerre aux États-Unis pour rencontrer un père qu’il n’a jamais connu. En 1953, après des études d’économie, le voilà employé par les Nations Unies pour travailler à un plan économique quinquennal pour la Corée du Sud. Puis il démissionne, se met à voyager, et ce n’est que peu de temps après qu’il fait inscrire sur son passeport la mention : «Robert Filliou, poète». A la n de sa vie, sa recherche devient spirituelle, puisqu’il entreprend une retraite dans un centre d’études tibétaines qui devait durer trois ans, trois mois et trois jours.
Des Cévennes aux États-Unis, de l’économie à la poésie, des mouvements artistiques des années 60 et 70 au bouddhisme, ces moments de la vie de Robert Filliou qui semblent être des bascules dessinent une même volonté de comprendre le monde et de nous emmener avec lui vers la création permanente...