RÉSURGENCES: JACQUELINE LAMBA — ISABELLE DAËRON

Overview
Lorsque j'ai découvert les oeuvres de Jacqueline Lamba, j'ai été interpellée par l'énergie de ses dessins, comme si la présence de l'eau vive dans ces paysages transfigurait l'environnement.
En échangeant avec Pauline Pavec et Quentin Derouet, j'ai découvert que certains dessins avaient été réalisés non loin d'ici, à Bures-sur-Yvette. J'ai décidé d'aller voir, en quête de résurgences. D'une eau jaillissante dans les années 1960 à Bures-sur-Yvette, que pouvait-on voir aujourd'hui ?
Par une matinée de fin d'été, je suis allée à la rencontre de l'Yvette, de ses portions émergées, canalisées ou reméandrées. À la recherche d'une fontaine, seule une plaque mentionnait son emplacement passé. Certains noms de rues rappelaient la présence de sources ou de zones humides. Le long de berges plantées, je découvrais une eau calme dont la surface parfois tressée d'une multitude de brins, racontait un flux ralenti.
J'ai rencontré des infrastructures construites pour se protéger des crues, pour canaliser l'eau, pour filtrer les déchets. Déversoir, bassin écrêteur de crues, batardeaux... autant d'objets techniques qui contraignent le cours de l'eau pour cohabiter avec lui. Étrangement, l'eau s'animait d'un plus grand mouvement en traversant ces dispositifs. Mais où est l'eau vive ?
Sur les dessins de Jacqueline Lamba, une énergie se diffuse, des sources se propagent les flux naturels dialoguent entre eux. J'ai voulu comprendre ce qu'était une résurgence.
En composant un mur de recherches, j'ai découvert les exsurgences terrestres et marines. J'ai suivi l'infiltration des eaux de pluie dans le sol et la réapparition des eaux souterraines en surface. J'ai eu envie de raconter par le dessin la manière dont une résurgence se forme et à l'inverse le fonctionnement de dispositifs techniques qui canalisent le flux.
Aller vers l'eau, c'est toujours un accès à la connaissance. C'est en tous cas ma manière d'en apprendre un peu plus sur le monde.
Isabelle Daëron
 

 

When I first encountered Jacqueline Lamba's work, I was captivated by the vitality of her drawings, as if the presence of living water in these landscapes transformed the environment.

 

In conversation with Pauline Pavec and Quentin Derouet, I learned that some of the drawings were created not far from Paris, in Bures-sur-Yvette. Intrigued, I decided to visit and explore the "résurgences." In the 1960s, water was gushing out of Bures-sur-Yvette, but what can one observe today?

 

On a late summer morning, I embarked on a journey to explore the Yvette and its transformed, channeled, or re-channeled sections. In pursuit of a fountain, only a sign indicated its previous location. Some street names evoked the presence of springs or wetlands. Along the planted banks, I encountered calm water whose surface, occasionally braided with multitudes of strands, narrated a decelerated flow.

 

I encountered infrastructures designed to protect against flooding, channel water, and filter waste. Weirs, flood control basins, cofferdams ... numerous technical objects that constrain the water's flow to coexist with it. Interestingly, the water moved more freely as it passed through these devices. But where is the living water?

 

In Jacqueline Lamba's drawings, the energy is diffused, springs are propagated, and natural flows interact. I sought to comprehend the concept of a resurgence.

 

Through the creation of a research wall, I explored terrestrial and marine exsurgences. I traced the infiltration of rainwater into the ground and the reappearance of underground water on the surface. 

My intention was to use drawings to illustrate the formation of a resurgence and, conversely, the functioning of technical devices that regulate the flow.

 

Approaching water always provides access to knowledge. In any case, it is my method of gaining a deeper understanding of the world

 

Isabelle Daëron

Installation Views
Works